samedi 28 septembre 2013

Pour une rémunération des enseignants axée sur le résultat

Ils ont au moins 4 mois de vacances scolaires. Ils “décrètent”  chaque année plusieurs semaines de grèves .“Ils” ce sont les enseignants du Sénégal. Majoritaires dans la fonction publique et très prompts à descendre dans la rue, les enseignants sont- à mon humble avis -les travailleurs les plus choyés du Sénégal. Et pour cause, ils ne sont pas jugés sur leurs résultats. Ils ont une obligation d’enseigner certes mais aucune clause ne les rend comptables de l’échec scolaire.
A titre d’exemple, près de 60% des candidats au baccalauréat 2013 ont échoué malgré les 12 milliards investis pour leur formation.
Il y a quelques mois l'Etat du Sénégal avait publié l'état d’avancement des négociations avec les enseignants. A ma grande surprise, la quasi-totalité de leurs revendications tournait autour de la “revalorisation de leurs indemnités” (un terme syndical qui signifie “augmentation de salaire”)
Pendant ce temps, L'Inspection Générale de l’Etat (IGE) a fait rentrer dans les caisses de l’Etat 65 milliards- 8 fois plus que son budget durant la période de recouvrement. On me reprochera de comparer le corps le plus sélectif de l’Etat avec celui le moins sélectif. Mais, faire partie d’un corps de l’Etat fut-il le moins sélectif- ne saurait dispenser l'enseignant de l’obligation de résultat.
L’Etat a tort de continuer à rémunérer de manière égalitaire des enseignants qui obtiennent des résultats différents aux examens nationaux. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui imputent l’échec scolaire aux élèves dont les niveaux baissent d’année en année. Même si le recrutement massif d'enseignants peu qualifiés durant les 10 dernières années a contribué à la baisse du niveau des élèves, l'enseignant doit assumer ses résultats. Pourtant, il aurait suffi qu’on offre une prime d’excellence de 100.000 FCFA aux enseignants qui obtiennent un résultat supérieur à 70% pour qu’on constate une amélioration significative des résultats au baccalauréat. Au regard de la “plateforme revendicative” des enseignants, seule une incitation financière axée sur le résultat pourra changer le paradigme du système éducatif.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Trois fois oui à tout ce que tu as écris sur ce problème très préoccupant. l'éducation publique est en berne depuis trop longtemps sans que les autorités publiques ne réagissent de la bonne manière.
Des idées comme celle-là devraient leur parvenir pour ne pas rester lettre morte.